J'étais arrivée au Haras en fin de journée. En effet, je n'avais pas put venir plus tôt puisque je me remettais d'une soirée bien arrosée. Heureusement, je n'avais pas trop la gueule de bois, et mon visage et mon teint ne reflétaient pas trop la soirée de la veille. Je n'avais pas l'intention de monter. J'étais fatiguée et je n'avais pas envie de me '' battre '' avec Idylle. En effet, en ce moment il faisait froid et ma jument était encore plus chaude que d'habitude, j'avais beaucoup de mal à la canaliser et je n'étais pas du tout satisfaite de ce que je faisais, je n'arrivais plus à rien en ce moment. Je parcourais les box et arrivait enfin à celui d'Idylle. Elle avait déjà sorti sa tête et avait lâché le petit hennissement qu'elle faisait à chaque fois qu'elle me voyait et que j'aimais temps. Je la caressais longuement, elle ferma les yeux. Ce n'était pas parce que je n'étais pas foutu de la contrôler que je lui en voulait. C'était entièrement de ma faute et je l'aimais tant. Je reparties chercher ce dont j'avais besoin et lui fit un bon pansage devant son box comme j'avais l'habitude de lui faire. Puis je lui mis des protections aux membres et lui mis l'équipement nécessaire pour la longer. Je savais pertinemment que cette séance de longe, ne serait pas de tout repos, comme souvent depuis quelques temps. Mais elle avait besoin de se défouler tous les jours sinon la prochaine fois que je la monterais, elle serait encore pire que d'habitude. Je l'emmenais jusque dans le rond de longe. La nuit était à présent tombée et heureusement que le rond de longe était éclairé par un grand spot. Il commençait à faire un peu froid. Je fermais le rond de longe derrière moi et l'emmenait au centre. Là je la lâchais pour la mettre sur un cercle. Sa réaction ne se fit pas attendre : elle partit en renâclant, la queue bien haute, avec plusieurs coups de cul au passage. Elle fit plusieurs tours au grand galop. Je tentais de la calmer avec la voix. Elle finit par repasser au trot puis je lui intimais de repasser au pas. Elle était tout de même plus gérable en longe. Je la laissai marcher à chaque main, assez longtemps pour l'échauffer en douceur. Puis je lui demandai le trot. Elle partit plein cul et perdit une cloche au passage. Je soupirais. L'arrêtait tant bien que mal et lui remis sa cloche. Puis je recommençais la détente. Après avoir réussi à la détendre au pas et au trot aux demains j'allais lui demander le galop quand un bruit sourd la fit, une fois de plus partir au quart de tour sur le cercle ...

Idylle galopait sans s'arrêter tout autour de moi en lâchant des coups de cul à tout va. Mais c'est pas vrai ! Qui était l'idiot -pour être poli- qui avait fait tout ce boucan ? J'avais suffisamment de difficultés en ce moment avec ma jument pour ne pas qu'on vienne m'en rajouter davantage en faisant du bruit alors que je venais de réussir à la calmer. J'étais décidément à cran, en plus d'être fatiguée j'étais désormais énervée et prêtre à montrer que je n'avais pas du tout apprécier ce bruit qui avait troubler ma jument. Chaque chose en son temps : d'abord ralentir Idylle. Chose toutefois plus facile qu'au début de la détente puisqu'elle s'était assez dépensée avant, elle commençait à fatiguer. « Oh ! Doucement, ma belle ! » Lui dis-je d'une voix autoritaire. Elle semblait maintenant plus concentrée sur moi et elle repassa dans un galop de travail soutenu et non plus complètement désordonnée. Elle finit également par cesser les coups de cul inopportuns. « Très bien. Au trot. » Je continuais de lui demander le trot et elle finis par céder après un tour de longe. Puis je finis par la faire repasser au pas, puis l'arrêter complètement. J'allais la caresser. Elle transpirait déjà pas mal. Ce serait suffisant pour aujourd'hui. Une petite balade en main dans le domaine pour la faire récupérer, un bon pansage puis je la remettrais au box. Il était déjà tard et je ferais mieux de ne pas trainer. Mais d'abord j'avais un compte à régler.

« Euh...Excusez-moi ! » Je me retournais d'un bloc vers l'endroit d'où provenait la voix. Une voix que je n'avais pas entendu depuis plusieurs mois mais qui m'étais très familière. Ma colère s'estompa aussi rapidement qu'elle était arrivée et mon visage se détendit instantanément. J'affichais un grand sourire digne d'une pub pour dentifrice sans vouloir me vanter. Je fis marcher Idylle jusqu'à la sortie du rond de longe, la fis sortir, fermai la porte derrière moi et allait à la rencontre de mon ami. « Jared ! Je suis trop contente de te revoir ! » Sans lâcher Idylle je pris Jared dans mes bras, enjouée, et le relâcha sans perdre mon sourire ravi. « Alors ces vacances ? » J'étais impatiente de savoir comme elles s'étaient déroulées. Ce n'est qu'après que je remarquais la jument qu'il tenait au bout d'une longe. Je ne l'avais jamais remarqué avant, cela signifiait donc qu'elle venait d'arriver au haras ? Je me demandais bien à qui elle pouvait bien appartenir puisque manifestement ce n'était pas une jument de club. « Comment va Nil ? » Poursuivis-je en me remémorant les belles allures de son fidèle étalon, que Jared avait emmener avec lui pendant ses vacances.