C'est un vrai numéro. Max est très impulsif ; il n'hésite jamais à dire ce qu'il pense franchement, il parle souvent pour ne rien dire, mais certains apprécient ce côté-là de sa personnalité : toujours prêt à remonter le moral des troupes. Déterminé et téméraire, il fonce tête baissé. La prudence, ce n'est pas tellement pour lui. Il est très très très charmeur. Incroyable séducteur, le pire, c'est que très peu savent lui résister et qu'il obtient souvent ce qu'il veut rien que pour ses beaux yeux. Beau parler, flatteur excessif, avec ses allures de prince déchu, il sait jouer la comédie aussi. Il a ce certain côté manipulateur - mais pas dans le sens qu'il veut faire du mal aux autres ou se servir d'eux. Non, beaucoup disent qu'il est "trop simplet pour cela". L'infidélité ça le connait, les histoires d'un soir sont sa tasse de thé, et il est plutôt effrayé par l'amour, le vrai, et les liaisons sérieuses. Joueur et sournois, il peut se révéler vraiment très très agaçant. Il sait trouver le point faible des gens. Mais au moins avec lui, pas de problème d'hypocrisie ; s'il ne vous aime pas, vous le saurez bien assez vite. Du genre sociable et naturel, il est très franc. Ce qui peut être bien, comme très embarrassant. Il est aussi réellement lunatique, imprévisible : passant du rire à la colère, il peut changer en une fraction de seconde. Troublant, parfois même fascinant, il a pourtant quelque chose qui fait que les autres s'intéressent à lui. Parce que derrière cette carapace de naturel, et peut-être, de protection, se cache un jeune homme aux multiples failles, aux faiblesses cachées, aux peurs tapies. Il ne parle jamais de son enfance et reste très vague sur ce passé-là. Peut-être se sert-il de cette personnalité légère pour combler ce qui ne va réellement pas chez lui.

- Maman ? C'est qui ce monsieur ? Où est Papa ?
- Va t'en Max, t'as rien à faire là !
- Mais je voulais savoir si...
- J'ai dis va t'en !
La porte claqua au nez du petit garçon tout juste âgé de 5ans. Dans sa tête, il voyait encore sa mère, allongée sur le lit, avec un inconnu. Un homme qu'il ne connaissait pas. Encore un. Encore un différent. Ils étaient toujours tous différents. Maxime baissa le cahier qu'il avait dans les mains et reparti vers sa chambre, les pieds traînant.
Il dû s'endormir, car il n'entendit pas l'inconnu s'en aller, ni son père rentrer. Il se réveilla seulement en entendant quelques mots criés. Il se frotta les yeux, et descendit en bas.
Son père était rentré, oui. Saoul, comme toujours. Il fixait sa mère d'un air méchant, assis chacun à un bout opposé de la table. Quand Maxime débarqua dans le salon, son père riva son regard fou sur lui et le petit s'arrêta net.
Pas un salut, pas une seule parole gentille.
- Qui c'était ? lui cria-t-il.
- Qui... ça ? demanda Maxime, sans comprendre.
- Y avait un mec pas vrai ? C'était qui ? Putain Max, répond où je la frappe ! C'était qui cette fois ? Avec qui elle a baisé ta salope de mère ?
Le petit, paniqué, dit alors :
- Je sais pas qui c'était... mais...
Le coup partit d'un seul coup. Son père s'était levé, avait renversé la table, et giflé sa mère.
Le combat commença alors. Max assista à tout. Alors que sa mère finie assommée dans un coin, fou de rage, le père finit par s'en prendre au petit. Il essaya de le violer.
Entre violence et folie, les cris alertèrent les voisins qui appelèrent la police à temps.
Les parents furent considérés comme incapables de s'occuper de l'enfant, et Maxime partit alors en famille d'accueil. Et déjà, à 5 ans, il n'avait plus d'enfance.

Turbulent, adolescent rebelle, il a causé des soucis à toutes les familles qui avaient accepté de le prendre en tant qu'enfant secondaire. Pas méchamment, juste qu'il repoussait tout amour venant des parents, toute complicité, toute relations avec eux. Il ignore ce que ses parents sont devenus. Un jour, dans sa troisième famille d'accueil, on lui présenta une jeune fille plus jeune que lui, Romane. Une demie-soeur. Mais quelle soeur ? Il n'en avait pourtant jamais eu. C'était la fille que son père avait eu avec une autre femme. Mais vu son âge, cela voulait dire que son père avait trompé sa mère pendant qu'ils étaient encore ensemble. Maxime avait alors 10ans, et accepta seulement alors l'amitié de Romane, rejetant toujours celle de ses familles d'accueil. Elle était gentille et il s'entendit bien avec elle dès les premiers instants. Il la considéra de suite comme une soeur et pas seulement une demie-soeur éloignée, et a toujours été très protecteur avec elle. Il veilla à toujours garder contact avec elle même s'il changeait de familles, ce qui arrivait souvent.
Sa scolarité se passa plutôt mal. Il détestait dès qu'on haussait la voix sur lui (peut-être un souvenir de son père étant petit ?) et devenait presque violent si cela se produisait. Il se fit exclure deux fois au collège et quatre fois au lycée, ayant agressé un professeur qui menaçait de lever la main sur lui. Il finit par réussir à passer son bac malgré tout et, à ses 18ans, pris ses cliques et ses claques et s'en alla alors de l'institution pour gardes d'enfants.

Il n'avait donc rien, ni travail, ni logement. Il réussit à négocier le prix d'un petit appartement minable, et s'y installa alors. Il s'inscrit dans une fac de tourisme et commença ses "études". C'est dans le campus qu'il rencontra alors Ambre. Il avait enchaîné les relations non sérieuses, les histoires d'un soir, s'amusant à flirter avec une fille et dès que celle-ci tombait sous son charme, craintif, il s'enfuyait alors et généralement, ne la revoyait jamais. Il a toujours su manier avec habileté son pouvoir de séduction ; et celui-ci a quasi toujours fonctionné à merveille. On expliquerait peut-être son manque d'engagement par le fait de son enfance. Qui voudrait s'engager dans une relation sérieuse après avoir eu un tel exemple des conséquences que cela pouvait avoir ?
Revenons-en à Ambre. Elle avait quelque chose de plus que les autres. Il s'amusa alors à flirter avec elle ; il se trouve qu'elle résistait plus que les autres. Mais cela l'attirait, et il en tomba amoureux. Ils sortirent ensemble pendant un moment après qu'elle ait accepté - c'est d'ailleurs là qu'elle l'entraîna à monter à cheval, chose qu'il n'avait avant, jamais encore faite. Ambre avait sa propre jument, Belladone, âgée de 4 ans, qu'elle avait débourré elle-même. Elle lui apprit alors à monter et Maxime apprit vite, se prenant même de goût pour cette passion qu'elle lui transmettait. Mais Ambre finit par rompre car Max était un infidèle dans l'âme. Après des excuses sincères et torturées, elle accepta de lui donner une autre chance. Ils ressortirent donc ensemble un an plus tard. Max s'était presque "calmé", peut-être prêt à s'engager pour de bon. Il rentra dans l'appartement d'Ambre d'où il avait les clés. Et la découvrit dans les bras d'un autre. Le choc vu instantané chez Max. Il laissa tomber le sac qu'il portait et recula. Pris soudain d'une colère sourde, il releva l'homme qui était dans le lit avec elle, le plaqua contre le mur, et lui donna quelques coups de poings. Après quoi, n'ayant pas adressé un seul regard à celle qu'il aimait tant, il s'en alla. Ne voulant plus entendre parler d'elle, il changea de numéro de téléphone et ne répondit jamais lorsqu'elle vint sonner chez lui. Elle lui manquait atrocement, et même monter à cheval lui manquer. Deux mois plus tard, alors qu'il rentrait chez lui, il reçu un coup de fil inconnu.
- Maxime Salmon ?
- Oui, qui est à l'appareil ?
- C'est l'hôpital de Glasgow, vous étiez dans la personne à prévenir de Mlle Ambre Keywood.
Son coeur s'accéléra.
- Ambre, il lui est arrivé quelque chose ?!
- Je suis navré, monsieur. Elle a eu un accident de voiture, elle était sous l'emprise de substances illicites, et elle n'a pas survécu.
Son coeur rata un battement; il eut l'impression que le monde s'écroulait autour de lui.
- Monsieur Salmon, tout va bien ?
- ...
Il était incapable de dire un mot, sa gorge nouée, ses yeux s'emplissant de larmes. Mais qu'avait-il fait que de partir ? Elle était certainement tombée dans la drogue à cause de son départ. C'était de sa faute. De sa faute...
- Monsieur, il y a quelque chose d'autre que je dois vous dire.
Maxime avait repris une contenance, trop hébété.
- Je vous écoute, dit-il, s'attendant au pire.
- Sur son testament, il y a un passage vous concernant. Voulez-vous que je vous le lise ?
- Oui...
- "Maxime, si tu lis ces mots un jour, c'est que je ne suis plus là mais que je vis encore en quelqu'un pourtant. Prend soin d'elle, Max, elle était toute ma vie - comme toi. Je t'aime Maxime. Belladone est à toi."